Il est grand temps d’améliorer le transport scolaire: enseignement spécialisé

Temps de trajet inacceptablement longs, pénurie de chauffeurs et manque de formation aux besoins spécifiques des enfants : cela fait longtemps que le transport scolaire des enfants en situation de handicap fait polémique. Le MR propose des solutions.

L’inclusion scolaire passe également par l’accessibilité scolaire des enfants en situation de handicap. Ce sujet préoccupe les députés MR Stéphanie Cortisse et Nicolas Janssens. Ils ont donc interpellé la ministre francophone de l’Enseignement Caroline Désir et le ministre wallon de la Mobilité Philippe Henry à ce sujet, comme l’explique le journal « L’Avenir ».

La problématique du transport scolaire est complexe en Belgique car elle est à la fois liée à la logique des réseaux d’enseignement prévue par la loi du pacte scolaire du 29 mai 1959 et au fait que la Belgique est composée de Régions et de Communautés. Par ailleurs, le transport scolaire consiste à organiser et à gérer un espace-temps particulier, c’est-à-dire une situation ayant des caractéristiques spatiales et temporelles spécifiques. Il est donc traversé par une série de contraintes organisationnelles, institutionnelles mais aussi situationnelles. Enfin, la diversité des acteurs impliqués (SPW, TEC, COCOF, sociétés d’autobus, chauffeurs indépendants, etc.) complique encore davantage la situation.

La problématique des transports scolaires pour les enfants de l’enseignement spécialisé est récurrente. La principale plainte porte sur la longueur des trajets. Par exemple, près de 50% des enfants usagers des transports scolaires pour rejoindre une école du Brabant Wallon passent plus de deux heures par jour dans les bus. Et plus de 20% y passaient plus de trois heures, voire quatre heures, ce qui est bien sûr inadmissible pour des enfants. Cela sans compter les nombreux enfants conduits directement par leurs familles pour éviter une telle « maltraitance ». Il n’est pas étonnant dans ce contexte que l’absentéisme soit particulièrement élevé dans l’enseignement spécialisé.

Le budget du transport scolaire s’élève à 62,4 millions €. Lors du dernier conclave budgétaire, le Gouvernement wallon a dégagé un budget complémentaire de plus de 11 millions € pour cette année 2024, sans compter l’octroi récurrent de 1 million € destiné à diminuer les temps de parcours trop longs particulièrement pour l’enseignement spécialisé. Interrogés par Stéphanie Cortisse et Nicolas Janssens, les deux Ministres précisent que la réduction des temps de parcours du transport scolaire est un véritable défi car il s’agit de coupler une demande de transport importante vers des établissements spécifiques, pour deux tiers à destination des élèves du spécialisé, disséminés sur le territoire wallon, en tenant compte de la pénurie importante de chauffeurs. La Ministre Désir déplore la longueur des trajets mais s’estime impuissante, les pouvoirs régionaux étant compétents en la matière et la participation de la Fédération Wallonie-Bruxelles aux différentes Commissions du transport scolaire se faisant uniquement en tant que membre invité. Le Ministre Henry ajoute que le nouveau contrat de service public avec l’Opérateur de Transport de Wallonie (OTW) pour la période 2024-28 reprend comme indicateur de qualité un temps de parcours en fixant une norme d’attention de 3h par jour.

En ce qui concerne la pénurie de chauffeurs, la ministre Désir voit dans l’activation des flexi-jobs une piste de solution. La Wallonie s’active également pour recruter des chauffeurs via des Job Days.

Pour les députés MR, ces réponses sont insuffisantes. Le MR souhaite la création d’une seule et même cellule dédiée au transport scolaire au sein de l’administration. L’amélioration du transport passe également par le recrutement et la formation de nouveaux accompagnateurs et chauffeurs ainsi que par une meilleure communication aux usagers.

Il importe d’évaluer objectivement les besoins en vue de la réalisation d’un cadastre identifiant clairement les endroits nécessitant des moyens supplémentaires pour améliorer l’offre de transport scolaire pour les élèves des écoles d’enseignement spécialisé ;

Le MR plaide également pour une véritable limitation décrétale du temps de trajet réel maximum pour les allers-retours en tenant compte également de la distance kilométrique, l’adoption de mesures concrètes de recrutement de chauffeurs et convoyeurs et une stabilisation des effectifs, ainsi qu’une formation renforcée des convoyeurs pour la prise en charge de ces élèves à besoins spécifiques.

Le MR propose également d’envisager le recours à des camionnettes/minibus, quand c’est possible, ce qui facilite l’engagement de chauffeurs, et de trouver d’autres fonctions pour les chauffeurs le reste de la journée (en hôpital, institutions spécialisées etc.), pour résoudre la question de contrats précaires/peu d’heures). Il serait aussi opportun de permettre à ces minibus d’emprunter les voies réservées aux bus/taxis (grandes villes).

 

source site MR ; article dans vers l avenir

Date de dernière mise à jour : 16/03/2024

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