Plus d’école, mieux d’école et plus tôt pour renforcer l’égalité des chances: le point de vue du MR

Malgré les moyens très importants qui lui sont consacrés, notre enseignement manque d’efficience
et son articulation avec le monde du travail est insuffisante. C’est un lourd paquebot administratif,
difficile à manœuvrer, ce qui impacte l’attractivité du métier d’enseignant.
Depuis des années, les partis de gauche ont mené des politiques qui, sous couvert de bienveillance
et d’inclusion, baissent le niveau pour tous, brouillent la lecture de la performance et considèrent
un manque de réussite comme un constat à effacer.
Face à ces constats, la Fédération Wallonie-Bruxelles doit garantir l’accès à un enseignement de
qualité qui permette à chacun de développer ses compétences pour s'adapter à un milieu
professionnel et à un environnement social en perpétuelle évolution.
Des valeurs essentielles doivent être inculquées aux élèves dès le plus jeune âge : l’effort, l’exigence,
l’excellence, le sens des responsabilités, le goût du travail de qualité et la reconnaissance du mérite.
Un contrat social clair doit être établi entre parents, enseignants et élèves ; chacun des trois acteurs
principaux devant faire sa part dans la fabrique sociale des jeunes par l’école.
L’enseignement doit être dispensé par des professionnels dont la formation est modernisée, plus
autonomes, responsables et mieux respectés dans leur action.
Ceci garantit le développement d’une société prospère, dans laquelle chacun peut trouver ou créer
sa place.

L’obligation scolaire à 3 ans


Abaisser l’âge de l’obligation scolaire permet d’augmenter les chances de réussite pour tous et de
lutter contre le décrochage scolaire. La scolarité dès trois ans vise à favoriser le développement social,
affectif et cognitif de l’enfant mais aussi le développement langagier et des apprentissages, surtout
chez les enfants qui ne parlent pas français à la maison. A Bruxelles, 37 % des enfants ne parlent pas la
langue d’enseignement à la maison. Elle facilitera également l’acquisition indispensable des codes de
l’école que certaines familles n’acquièrent pas assez tôt et qui est indispensable pour une relation
école-parents-élèves de confiance. En outre, l’abaissement serait particulièrement bénéfique aux
enfants issus des milieux les plus défavorisés qui accumulent plus de retard que les autres.

La journée scolaire mieux rythmée


Une organisation mieux équilibrée et rythmée de la journée scolaire est une condition essentielle pour
une école au service des apprentissages et du bien-être des jeunes. Une journée scolaire variée et tout
au long de laquelle l’élève est encadré par des enseignants et par des partenaires de l’Accueil Temps
Libre, du sport, de la jeunesse et de la culture permet de réaffirmer que l’institution scolaire est le
premier acteur social de la société. Ainsi, l’allongement du temps scolaire permet plus de temps
d’enseignement ou de remédiation immédiate mais également de mieux respecter le rythme
biologique des jeunes en intégrant des activités culturelles et sportives aux moments de la journée
durant lesquels ils sont moins réceptifs aux enseignements. Proposer un encadrement des devoirs,
leçons, des stratégies pour étudier et mémoriser, ou toute remise à niveau supplémentaire en-dehors
de l’horaire classique permet aux élèves de recevoir un accompagnement pointu assuré par des
enseignants.
Par ailleurs, les activités éducatives, sportives ou culturelles organisées au sein de l’école favorisent
l’accrochage scolaire, l’intégration sociale et la découverte d’aptitudes autres que purement
scolaires.
Enfin, cette journée scolaire revisitée permet aux enseignants d’accorder du temps au travail en équipe
et aux jeunes afin de construire avec eux un parcours scolaire orientant ambitieux et motivant.


Des évaluations qui attestent de la maîtrise des apprentissages de base


Sans étudier, pas de progrès. Sans évaluer, pas de suivi, ni de guidance efficace des élèves. Le MR
souhaite que l’évaluation demeure un acte pédagogique essentiel qui balise le parcours scolaire de
façon progressive et qui permette à l’élève, à l’enseignant et aux parents d’objectiver les progrès tout
au long du parcours scolaire. Le MR propose d’échelonner les évaluations externes certificatives à des
moments clés du parcours scolaire : une première évaluation en 3e primaire, centrée sur les
apprentissages de base (lire, écrire, compter) ; une seconde évaluation en 6e primaire, afin d’intégrer
la dimension polytechnique du tronc commun en élargissant le CEB actuel à d’autres matières ; une
évaluation à l’issue du tronc commun (3e secondaire) afin de renforcer l’orientation positive vers les
filières de spécialisation.
Par ailleurs, une évaluation certificative externe en vue de l’obtention du Certificat d’Etudes
Secondaires Supérieures doit être maintenue et accompagnée d’un test d’orientation pour assurer un
maximum de chances de réussite aux futurs étudiants dans les filières de l’enseignement supérieur.
Pour être de véritables outils certificatifs de la maîtrise des apprentissages, le MR souhaite relever
le niveau d’exigence attendu et le seuil de réussite de ces évaluations certificatives.


L’alternance, modèle de référence vers l’excellence


Pour le MR, apprendre un métier au plus près du terrain avec les outils actuels, aux côtés de
professionnels, tout en continuant à acquérir les compétences essentielles comme le français, les
mathématiques, les sciences, le numérique et les langues est un gage de réussite professionnelle et
de possibilité de progression ultérieure.
Alterner journées d’écoles et journées sur le lieu du travail permet aux jeunes qui se lancent dans cette
voie de découvrir très tôt la vie active, ses réalités et ses exigences. L'alternance permet aux étudiants
de tous âges de développer leur autonomie et leur sens des responsabilités grâce à leur immersion
dans le monde du travail. Au cours de la prochaine législature, les parcours et filières au sein de
l’enseignement qualifiant devront être réformés afin que l’alternance devienne le modèle de référence
menant au CESS et au Certificat de qualification. Le MR entend mettre en œuvre l’enseignement en
alternance dans toutes les filières où c’est possible, y compris dans l’enseignement supérieur et de
promotion sociale.


Un système éducatif agile


Pour le MR, le système éducatif doit accorder plus de place aux directions d’école et aux enseignants
et moins à l’administration. Au fil du temps, notre enseignement a démontré qu’il souffre de sa
fragmentation historique en différents réseaux, aujourd’hui au nombre de 5 (WBE, CECP, CPEONS,
SeGEC, FELSI), d’une administration lourde et génératrice de procédures chronophages pour les
professionnels de terrain. Ce paysage institutionnel conduit immanquablement à une perte
d’efficience et un coût élevé à l’échelle du système éducatif. Le MR plaide pour la fusion des réseaux
officiels (organisés par différents pouvoirs publics), des collaborations et des mutualisations de
services et structures entres réseaux.


Des directions et enseignants maîtres de leur mission d’intérêt général


Ce contexte professionnel rigide conduit également à la démotivation des directions et équipes
éducatives qui en sont réduites à exécuter des consignes dans un environnement établi et statique,
plutôt qu’à déployer leur savoir-faire et leur créativité pédagogiques pour accompagner leurs élèves
et s’adapter aux réalités de leurs écoles.
Le MR entend rendre le système plus agile et donner plus d’autonomie et d’espace aux enseignants
pour faire autre chose que le « face classe » dans toute une série de missions d’encadrement
aujourd’hui externalisées. Suite à la révision du rythme de la journée, les enseignants pourront passer
du temps avec les élèves en-dehors de la classe, assurer des missions au service de l’école ou encore
contribuer à l’évolution de la profession et du système éducatif : gestion de projets, suivi des élèves,
orientation, activités autres que pédagogiques, autant d’activités au cours desquelles les jeunes
apprennent différemment, et au cours desquelles les enseignants les observent et les
découvrent. C’est dans cet environnement moins étriqué que l’on retrouve de la place pour
l’innovation pédagogique, le plaisir d’enseigner et d’apprendre. Cette culture devrait avoir un impact
non négligeable sur l’attractivité du métier.

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 14/12/2023

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